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Libération

A 25 jours de l'AN 2000. L'Allemagne revoit le millénaire à la baisse. Faute d'argent, des municipalités ont annulé la fête.

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publié le 7 décembre 1999 à 2h07

Berlin, de notre correspondante.

Cela aurait pu faire une belle fête. Quatre scènes de musique live, deux DJs pour faire bouger la foule, tout le Ku'damm, le grand boulevard de l'ouest de Berlin, transformé en piste de danse. Comme pour une grande Love Parade d'hiver, renforcée d'autres attractions encore: une grande roue, deux feux de joie et même un bar à bière géant étaient annoncés. Rien de tout ça n'aura lieu: annulé faute d'argent. Comme ce réveillon du Ku'damm, partout en Allemagne des dizaines de fêtes prévues pour le grand saut de millénaire ont dû être décommandées, ou réduites au moins cher. A Cologne, l'illumination des ponts et la marche aux flambeaux ont été annulées. Le grand concert devant la cathédrale, où l'on pensait inviter Phil Collins, est maintenu, mais seulement avec quelques chanteurs locaux: ils sont nettement meilleur marché.

A Bonn, pour les masochistes qui auraient l'idée de changer de millénaire dans l'ancienne capitale de la RFA, un spectacle «Beethoven et Beikircher», mariant le compositeur obligé de toutes les célébrations allemandes et un cabarettiste régional, devait rassembler la foule sur la Münsterplatz. Le spectacle aura bien lieu mais dans l'hémicycle de l'ancien Bundestag, lieu clos «où l'on peut faire payer les entrées», explique-t-on un peu gêné à la mairie.

L'argent, ou plutôt son manque, est le maître mot de ce tournant de millénaire en Allemagne. Plus ruinés les uns que les autres, gouvernement, Länder et villes n'ont souvent rien