Rio, de notre correspondant.
Pour la première fois, une véritable mafia est en train d'être mise à jour grâce aux travaux d'une commission d'enquête parlementaire brésilienne sur le trafic de drogue. Le trafic de cocaïne et le grand banditisme ne sont pas des actes isolés, perpétrés par une mosaïque de quadrilhas, de bandes de petits truands, comme l'imaginaient les Brésiliens: les députés-enquêteurs ont en effet révélé les liens entre des organisations criminelles répandues dans tout le pays. Selon le quotidien Estado de São Paulo, 13 des 27 Etats de la fédération auraient ainsi été «contaminés», 59 personnes ont été arrêtées.Parmi les personnes inculpées se trouvent des députés, des policiers, des hommes d'affaires, des juges, bref, du beau linge.
Tous azimuts. Depuis des semaines, les 22 membres de la commission d'enquête occupent la «Une» de l'actualité et utilisent pleinement leurs importantes prérogatives. Ainsi les députés ont décrété la levée du secret bancaire, fiscal et téléphonique de 192 suspects et de 63 entreprises soupçonnées de complicité. La commission convoque qui bon lui semble à déposer sous serment et, en cas d'aveux ou d'indices jugés probants par les députés, la personne interrogée est arrêtée sur-le-champ et quitte la salle menottes aux poignets. La commission parcourt le pays de part en part, suivie par une caravane de journalistes.
Les gouvernements des Etats de Rio, d'Acre, du Mato Grosso do Sul, l'assemblée législative de l'Etat du Maranhão, des juge