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Libération

Safra, un banquier qui se sentait menacé. Il a déclenché l'enquête sur les détournements de fonds russes du FMI.

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publié le 7 décembre 1999 à 2h08

New York, de notre correspondant.

Le mystère de la mort du financier d'origine libanaise Edmond Safra semble éclairci avec les aveux de son infirmier. Beaucoup pourtant n'arrivent pas encore à y croire. A 67 ans, ce Juif d'origine libanaise, surnommé le «banquier des riches» aurait toutefois récemment confié à des proches qu' «un contrat avait été placé sur sa vie». Selon la presse britannique, le banquier aurait alors dit craindre «la mafia russe». Les inquiétudes d'Edmond Safra tenaient avant tout au rôle que sa banque, la Republic National Bank of New York, a joué dans l'enquête révélée cet été par le FBI sur le détournement d'argent russe à travers plusieurs établissements bancaires new-yorkais. C'est au mois d'août dernier en effet que le Bureau fédéral américain évoque une investigation d'un an sur un réseau de blanchiment d'argent provenant de Russie.

Au total, précise le FBI, 15 milliards de dollars auraient été détournés, dont 10 pourraient émaner des prêts accordés à Moscou par le Fonds monétaire international (FMI). A l'époque, les autorités américaines précisent que cinq banques sont concernées: la Bank of New York, la Republic National Bank, et trois autres établissements non identifiés. Ce n'est que plus tard que l'on apprendra en réalité que la banque d'Edmond Safra est à l'origine de l'enquête ouverte depuis août 1998, date à laquelle elle a elle-même prévenu le FBI sur «des mouvements d'argent suspects provenant de Russie». A en croire les explications fourn