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Libération

Préambule au procès de Lockerbie. L'avocat des deux suspects libyens réfute l'accusation de conspiration.

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publié le 8 décembre 1999 à 2h06

Zeist, envoyée spéciale.

Le «camp de Zeist» n'aurait pas pu être mieux choisi pour abriter le procès à haut risque des deux accusés libyens de l'attentat de Lockerbie. Perdu au bout d'une route de campagne au centre des Pays-Bas, près d'Utrecht, il n'y a pas un chat à plusieurs kilomètres à la ronde. Derrière la grille, ce ne sont plus des Néerlandais, mais des policiers écossais qui officient. Cette situation insolite est le résultat du deal politique accepté par le colonel Kadhafi: les deux Libyens accusés, Abdelbaset Al Megrahi et Al Amin Fhimah, ont été livrés à la justice britannique en avril dernier à la condition que le procès ait lieu dans un pays neutre. Les Pays-Bas ont cédé une ancienne base militaire à la Grande-Bretagne pour la durée du procès, et depuis huit mois, ce kilomètre carré de terrain est exclusivement géré et occupé par les autorités britanniques.

Mardi s'y tenait la première audience publique préalable au procès qui devrait s'ouvrir le 2 février 2000. Le «procès de Lockerbie» jugera l'attentat survenu le 21 décembre 1988. L'avion américain de la Pan Am partant de Francfort à destination de New York, après une escale à Londres, explosait en vol au-dessus du village écossais de Lockerbie au sud de Glasgow. Le crash a coûté la vie à 259 passagers mais aussi à 11 villageois dont plusieurs maisons ont été rasées par la carcasse. Les proches des victimes se battent depuis dix ans pour que la justice soit rendue. Les deux Libyens sont accusés de meurtre,