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Libération

A 23 jours de l'AN 2000. L'Amérique réveillonne entre salsa et démons. Fête du siècle à Times Square, Apocalypse chez les intégristes.

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publié le 9 décembre 1999 à 2h04

New York, de notre correspondant.

Il y a ceux qui, comme plus d'un million d'autres, se retrouveront sur Times Square pour ce que New York aime déjà appeler la «célébration globale». Du haut de son bureau sur la 7e avenue, Brendan Sexton n'en manquera pas une seconde. Cela fait trois ans maintenant que le président du Times Square Business Improvement District travaille à ces vingt-quatre heures de parades et de folie, «un spectacle planétaire pour le millenium», comme il aime le rappeler. Et, puis, à une trentaine de kilomètres de là, dans la petite ville d'Elizabeth, dans le New Jersey, il y a ceux qui n'attendront de l'an 2000 que chaos et destruction. Dans son église «de la fin des temps», le révérend Al Horta a déjà prévenu ses paroissiens. «La Bible dit que le retour du Christ sera précédé de sept ans de folie et que nous en verrons les signes, affirme-t-il, et les signes sont là. Les enfants se tuent dans les écoles, les nations se font la guerre. Nous allons vers le grand désordre.»

Obsession. Au soir du 31 décembre 1999, l'Amérique va donc célébrer l'an 2000 à sa façon, entre peur de l'Apocalypse et show surdimensionné. A Chicago, à Los Angeles ou à Boston, on a déboursé des millions de dollars pour avoir une fête à la hauteur de l'événement. Dans les plaines de Californie, de l'Iowa ou du Michigan, certains affirment qu'ils vont se barricader dans des caves, dans des camps de survie, dans des grottes, pour tenter d'échapper au naufrage. Depuis plusieurs mois, l'an 20