Le Cap, de notre correspondante.
Le ruban rouge du sida couvre plusieurs mètres sur la façade de l'immeuble, siège de l'une des principales compagnies d'assurances d'Afrique du Sud. En ce mois de décembre, un certain nombre de bâtiments de la ville du Cap se sont ainsi parés de décorations qui n'ont pas grand-chose à voir avec les fêtes de fin d'année. Avec 4 millions de séropositifs, l'Afrique du Sud détient en effet l'un des plus fulgurants taux de croissance du sida au monde, et les efforts du gouvernement se sont portés sur la politique de prévention. Au détriment parfois des malades, notamment les plus faibles d'entre eux: les femmes et les enfants.
Depuis un peu plus d'un an en effet, les autorités ont interrompu les traitements à base d'AZT dans les hôpitaux publics. Or, selon toutes les études disponibles, la prise d'AZT permet de diminuer de 51% les risques de transmission du virus de la mère à l'enfant. Mais, en Afrique du Sud, 23% des femmes enceintes sont séropositives. Un bébé sud-africain sur cinq est contaminé à la naissance.
Pour justifier l'arrêt du traitement, le gouvernement sud-africain évoque les coûts et exige une baisse des prix pratiqués par Glaxo Wellcome, le laboratoire fabricant d'AZT. «Nous avons déjà baissé nos prix de 75% en négociant avec le gouvernement sud-africain», plaide la société, qui dispose d'une usine dans la région de Johannesburg. «Un traitement d'un mois coûte près de 300 rands mais il permet de sauver une vie. Combien coûte le traite