La Haye, de notre correspondante.
Mardi après-midi, le jeune Turc Ali D. entre dans le lycée professionnel de Veghel, au sud des Pays-Bas, et tire une dizaine de coups de feu. Des blessés tombent, du sang se répand sur le lino de la salle d'informatique, des adolescents en pleurs se soutiennent: «C'est une scène que l'on voit aux Etats-Unis. Que cela arrive dans une petite ville comme Veghel, c'est absurde», commentait un jeune témoin après le drame. Quatre élèves et une professeur ont été blessés. Une élève s'en est sortie avec des égratignures mais les quatre autres sont toujours à l'hôpital, dont deux, touchés à l'abdomen, sont dans un état grave même si leur vie n'est plus en danger.
Alors que les ministres et la police discutaient devant les micros, le frère de l'une des victimes est venu bouleverser hier une conférence de presse à Veghel et donner une autre dimension au problème: «La famille d'Ali nous menaçait depuis des mois, nous avons contacté la police il y a trois mois, mais elle n'a pas voulu intervenir. C'est son père qui est venu déposer Ali en Mercedes devant l'école, puis après son acte il l'a conduit à la police.» Les tensions entre la famille d'Ali et la famille Keskin, turque également, s'étaient cristallisées autour de la relation amoureuse que la soeur d'Ali avait nouée avec le frère de Keskin. «Le père de la jeune fille était allé en Turquie pour la marier avec l'un des leurs», poursuit le frère. Pourquoi les parents ne voulaient-ils pas d'une relation