Moscou, de notre correspondante.
Insensibles aux condamnations internationales, les Russes ont poursuivi hier leurs bombardements sur la Tchétchénie. A trois jours de l'expiration de l'ultimatum, le corridor devant permettre aux civils d'évacuer Grozny est resté pratiquement désert et Moscou entretenait le suspense sur sa volonté de mettre à exécution sa menace d'«anéantir» tous ceux qui n'auront pas quitté la capitale tchétchène d'ici samedi. Après plusieurs semaines de pilonnage, les «fédéraux» sont entrés hier à Ourous-Martan (sud-ouest), place forte de wahhabites (fondamentalistes) et ville stratégique sur la route de Grozny. Les forces russes sont épaulées par un bataillon tchétchène qu'ils ont armé et qui est dirigé par l'homme lige de Moscou, Beslan Gantamirov. Condamné pour détournement de fonds, l'ex-maire de Grozny a été récemment relâché de prison pour conduire un «gouvernement» tchétchène prorusse, sans aucune assise en Tchétchénie. Selon des sources militaires tchétchènes, l'aviation russe a aussi violemment bombardé la ville de Chali, à une vingtaine de kilomètres de Grozny. Plusieurs missiles ont été tirés sur le centre, faisant au moins cinq morts. D'autres ont visé la route quittant la ville en direction de l'Ingouchie. Grozny, où vivent encore quelque 40 000 personnes retranchées dans des caves, a aussi été la cible de bombardements. De source tchétchène, une colonne de réfugiés qui tentait de quitter le faubourg de Prigorodnoïe a été pilonnée mais on ign