La Russie a été prise hier sous les feux des critiques de la
communauté internationale, qui évoque de plus en plus ouvertement la possibilité de sanctionner sa politique en Tchétchénie. Des premières mesures concrètes ont même été prises. Le Fonds monétaire international (FMI) a décidé de reporter le versement de 640 millions de dollars dans le cadre d'un prêt accordé en juillet à la Russie, et les Etats-Unis de suspendre l'octroi d'une aide alimentaire. Vendredi et samedi, le sommet de l'Union européenne (UE) à Helsinki pourrait également se mettre d'accord sur un concept de sanctions contre la Russie.
«Les Russes doivent savoir que nous ne pourrons pas continuer longtemps à coopérer avec eux dans ces conditions-là, comme si de rien n'était, alors qu'ils refusent d'entendre les pressions croissantes de la communauté internationale», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. «Nous redisons solennellement que nous ne croyons pas à une solution purement militaire aussi brutale, aussi disproportionnée, avec des conséquences insupportables sur les populations, et nous exigeons que la Russie laisse agir les organisations humanitaires pour porter secours à tous ceux qui ont dû se réfugier en Ingouchie», a-t-il ajouté. L'ultimatum contre Grozny «sera traité au plus haut niveau en Europe par le Conseil européen d'Helsinki, les chefs d'Etat et de gouvernement ayant l'intention de s'en saisir