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Libération

Chili: l'ombre de Pinochet sur les urnes. Bien qu'absent, l'ex-dictateur exerce son emprise sur la présidentielle de dimanche.

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publié le 10 décembre 1999 à 2h03

Santiago, de notre correspondant.

Pour la première fois depuis le retour de la démocratie, en 1990, le Chili s'apprête à vivre une élection présidentielle sans Augusto Pinochet. Détenu depuis près de quatorze mois en Angleterre, le général ne sera effectivement pas physiquement présent pour le premier tour de ce scrutin, dimanche. Une absence qui n'est cependant que toute relative, tant l'affaire Pinochet pèse depuis plus d'un an sur la vie politique chilienne.

Le gouvernement chilien pouvait pourtant espérer que son influence serait cette fois moins importante que lors des élections présidentielles de 1989 et de 1993. L'ancien dictateur ne fait en effet plus officiellement partie des hautes personnalités de l'Etat depuis mars 1998, date à laquelle il a quitté le poste de commandant en chef des forces armées. Une fin de carrière militaire qui a coïncidé avec son entrée dans la vie parlementaire, la Constitution qu'il a fait adopter, en 1980, lui ayant permis de se recycler en sénateur à vie.

Processus démocratique. Dépourvu d'uniforme, Augusto Pinochet ne possédait donc plus le même pouvoir. Une situation nouvelle pour la Concertation, la coalition de centre gauche au pouvoir, qui espérait ainsi échapper à l'emprise que conserve l'ancien dictateur sur le processus de transition démocratique. Mais l'arrestation de Pinochet est venue rappeler l'importance du rôle qu'il jouait toujours au Chili, de façon directe ou par procuration. L'action du juge espagnol Baltasar Garzon a ains