«Ils nous ont menacés de nous massacrer après le 13 janvier (date
limite fixée par les autorités pour la reddition des groupes islamistes armés, ndlr) et nous ont reproché de n'avoir pas rejoint le maquis»: les habitants de Bordj Fnar, El-Kaous et La Cité, trois localités près de Dellys, un petit port de pêche à 70 km d'Alger, se souviendront longtemps de ce 3 décembre et de la violente déflagration qui a interrompu la prière du vendredi.
Il était 13 h 30, et une bombe, apparemment actionnée à distance, a soufflé un véhicule de la BMPJ (Brigade mobile de la police judiciaire) à une centaine de mètres de la mosquée. L'explosion a littéralement déchiqueté un policier et en a blessé plusieurs autres. Le cauchemar va continuer pour des dizaines d'habitants de ces quartiers situés aux entrées de Dellys. Quelques minutes après en effet, des gendarmes et des policiers de la BMPJ surexcités bouclent Bordj Fnar et El-Kous et raflent plus d'une centaine de personnes. Accusées cette fois de n'avoir pas secouru les policiers, insultées, toutes seront sorties de leur domicile à coups de pied, de crosses et de ceintures.
«Nous avons été amenés sur le lieu de l'attentat et jetés dans le cratère laissé par l'explosion de la bombe. Certains d'entre nous ont failli être étouffés par le poids des corps qui leur tombaient dessus, les jets de pierre et de terre», racontent des témoins cités par le quotidien El-Watan. Ce n'est que le début d'une expédition punitive qui, toujours selon ce journal, va