Pékin, de notre correspondante.
Boris Eltsine est arrivé hier à Pékin pour un sommet informel de deux jours, contre l'avis de ses médecins, afin de tenter d'obtenir le soutien de la Chine sur l'intervention de l'armée russe en Tchétchénie. Il a rencontré les trois principaux dirigeants chinois, le président, Jiang Zemin, le Premier ministre, Zhu Rongji et le président de l'Assemblée, Li Peng. «Clinton s'est permis de faire pression sur la Russie. Manifestement, il a oublié pendant quelques secondes ["] que la Russie dispose d'un arsenal complet d'armes nucléaires», a rappelé le président russe, menaçant, dans la capitale chinoise. Les Américains n'ont pas pris cette bravade trop au sérieux. Si l'on en croit le ministre des Affaires étrangères Russe, Igor Ivanov, «Jiang Zemin comprend entièrement et soutient totalement l'action de la Russie visant à combattre le terrorisme et l'extrémisme en Tchétchénie et dans le Caucase du Nord». Les médias chinois sont néanmoins restés silencieux hier soir sur l'affaire de Tchétchénie, se contentant de parler aux informations télévisées du développement du «partenariat stratégique» entre les deux voisins et de la nécessaire «stabilité en Asie centrale». Seule part tangible de ce sommet, les deux gouvernements ont signé trois accords frontaliers, qui devraient mettre un terme momentané aux différends qui opposent les deux voisins depuis trois siècles. Deux protocoles d'accords délimitent après démarquage les parties orientale et occidental