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Libération

La maison européenne s'agrandit à Helsinki. Début des négociations pour l'adhésion de six nouveaux pays.

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publié le 11 décembre 1999 à 2h03

Helsinki, envoyé spécial.

Comme pris de vertige, les Quinze ont donc ouvert, hier à Helsinki, lors du premier jour du Conseil européen qui s'achèvera ce soir, les négociations pour l'adhésion de six nouveaux pays: désormais, ce sont douze Etats, de l'Estonie à la Roumanie en faisant un détour par Chypre et Malte, qui vont, à terme, devenir membres de l'Union. En outre, la Turquie s'est vu reconnaître le statut de «candidat», même s'il n'est pas question qu'elle entame des négociations avant longtemps. La machine étant lancée, rien ne pourra plus l'arrêter. D'ici à 2010, sans doute, le Conseil réunira autour d'une même table vingt-sept chefs d'Etat et de gouvernement. Avant le milieu du XXIe siècle, la «famille» européenne pourrait bien compter jusqu'à trente-cinq membres" Le problème est que ce «grand élargissement», qui modifiera profondément la physionomie de l'UE, s'est fait sous la pression des événements et non à la suite d'un minimum de réflexion. A Helsinki, les Quinze se sont à nouveau voilé la face en renvoyant à plus tard, sauf surprise de dernière minute, la remise à plat d'un système institutionnel menacé d'asphyxie. La panne du moteur franco-allemand, depuis le départ de François Mitterrand et de Helmut Kohl, sans doute précipitée par l'arrivée au pouvoir de dirigeants plus préoccupés par leurs contraintes de politique intérieure que par l'avenir de l'Europe, explique en grande partie cet autisme persistant. L'Union et rien d'autre. A vrai dire, dès la chute du