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Libération

Mise en garde de Claude Allègre à Washington.

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publié le 11 décembre 1999 à 2h03

La révolution de l'Internet dans l'enseignement doit inciter la France, et l'Europe, à «s'organiser et trouver leurs propres voies pour faire un véritable contrepoids à la puissance américaine», affirme Claude Allègre. Jeudi à Washington, au terme d'un voyage dont le but était, dit-il, de «développer la collaboration et les échanges entre universités et institutions publiques françaises et américaines» dans les sciences, il a répété ses mises en garde contre «le jour où l'enseignement sera uniformisé dans le monde. Il n'y aura plus de spécificité culturelle, et la monoculture serait un véritable désastre». Or, reconnaît le ministre de l'Education nationale et de la Recherche, «les diplômes des universités américaines offrent les meilleures chances sur un marché du travail mondialisé», dont le foyer est «made in USA».

Allègre s'était récemment inquiété de l'idée des projets d'implantation d'universités américaines en Europe. Mais il croit aux atouts français dans un monde universitaire révolutionné par l'Internet «qui n'est pas un danger». La France est après tout, rappelle-t-il, «le troisième opérateur mondial d'enseignement à distance et n'est donc pas démunie». Et la gratuité de son système public («et qui le restera») constitue une arme puissante contre les cours payants du système américain. Il souligne aussi les complexités que soulève le passage de l'enseignement sur l'Internet. Un tribunal américain, qui a instruit un procès récent intenté par l'université Harvard cont