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Interview

Philippe Biberson, président de MSF France, s'exprime à l'occasion du Nobel de la paix: «Le droit d'ingérence, ça n'existe pas».

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publié le 11 décembre 1999 à 2h03

Médecins sans frontières (MSF) a reçu hier le prix Nobel de la paix

au cours d'une cérémonie à Oslo, et a profité de l'occasion, et de la présence du roi Harald V et de la reine Sonja de Norvège, pour dénoncer les bombardements russes en Tchétchénie (lire en pages «événement»). MSF était représenté à la cérémonie par le Canadien James Orbinski, président de son conseil international, et par une femme médecin française de 30 ans, Marie-Eve Raguenaud, qui, au nom des volontaires de MSF, a reçu le chèque de 7,9 millions de couronnes suédoises (environ 6 millions de francs). Philippe Biberson, président de MSF France, analyse pour Libération la portée de cette récompense.

Alors, finalement, êtes-vous content d'avoir eu le prix Nobel? Car le jour de ce choix, on vous a senti hésiter?

On ne faisait pas la gueule, mais nous n'étions pas préparé à le recevoir. Cela nous a pris en plein séminaire sur les médicaments, et c'est vrai que l'on s'est posé la question de ce qu'on allait en faire. A quatre, dans ce bureau, on s'est vraiment posé la question de savoir si on l'acceptait. On s'est dit comment faire pour éviter une médaille en chocolat. Et puis le prix Nobel de la paix, certes" Mais nous ne sommes pas une organisation de paix, et nous n'aimons pas être qualifiés de pacifistes, on ne développe pas une doctrine pacifiste. Les guerres, cela existe. Nous, on est du côté des populations en danger. Il y avait aussi un autre malentendu que vous avez voulu dénoncer, celui qui plane autou