Menu
Libération

La justice américaine inculpe un «espion chinois». Un physicien aurait facilité l'essor nucléaire de Pékin.

Article réservé aux abonnés
publié le 13 décembre 1999 à 2h02

Washington, de notre correspondant.

«L'affaire de l'espion chinois» a connu un rebondissement spectaculaire vendredi avec l'arrestation à Los Alamos par les agents du FBI (Bureau fédéral d'enquêtes, responsable du contre-espionnage) de Wen Ho Lee. Ce physicien d'origine chinoise, âgé de 59 ans, travaillait depuis dix-huit ans dans le «département X» du laboratoire atomique de Los Alamos, chargé de la conception des armes nucléaires. Il en avait été licencié, en mars, pour fautes graves et soupçonné d'avoir été un agent de Pékin. Il a été inculpé par un grand jury fédéral d'Albuquerque (Nouveau-Mexique) de 59 chefs d'accusation, au titre de la loi sur l'énergie atomique et de celle sur l'espionnage au profit de l'étranger. Il est accusé d'avoir violé les procédures de sécurité en vigueur et d'avoir, ce faisant, «gravement porté atteinte aux intérêts nationaux» américains. Il aurait agi «dans le but de nuire aux Etats-Unis et de profiter à une puissance étrangère», et risque, s'il est reconnu coupable d'un seul de ces chefs d'accusation, la prison à perpétuité.

Nouvelle guerre froide. Ses avocats ont aussitôt dénoncé une «monstrueuse injustice», dictée, selon eux, par des «considérations politiques suspectes», à savoir la volonté de certains de faire de la Chine la cible d'une nouvelle «guerre froide».

Négligences. Lee n'est pourtant pas directement accusé d'espionnage au profit de la Chine. Il lui est seulement reproché une longue série de négligences troublantes, jugées crimine