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Libération

Pas de succès boeuf pour Chirac à Strasbourg. Les eurodéputés anglais ont boycotté son discours.

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publié le 15 décembre 1999 à 2h00

Strasbourg, de notre correspondante.

Ils ont poliment écouté leur présidente, Nicole Fontaine, se féliciter qu'à 40 ans, «le Parlement européen soit enfin dans ses murs». Ils ont attendu que Jacques Chirac s'installe à la tribune. Puis les eurodéputés britanniques, les conservateurs comme les travaillistes, se sont levés et ont quitté l'hémicycle en silence, pour protester contre l'embargo imposé par la France au boeuf britannique. Les deux élus verts ont été les seuls Britanniques à rester assis pour écouter la parole présidentielle. Dans les couloirs, les eurodéputés boycotteurs ont scandé «Where is the beef?». Jacques Chirac, imperturbable, a commencé son discours d'inauguration des nouveaux locaux strasbourgeois du Parlement européen comme si de rien n'était. Il n'en avait pourtant pas tout à fait fini avec les ennuis. Deux eurodéputés verts néerlandais ont ensuite sorti des petits écriteaux avec «Bruxelles» marqué dessus. Leurs auteurs sont eux aussi partis.

L'hémorragie s'est arrêtée là. Pourtant, en coulisses, une importante minorité d'eurodéputés ont profité de cette séance inaugurale pour relancer l'offensive contre la double localisation du siège du Parlement européen entre Bruxelles et Strasbourg. Les six élus de la liste de la radicale italienne Emma Bonino ont dénoncé «le coût du jour de session à Strasbourg: 2 millions d'euros». Une pétition, réclamant la remise en cause du Traité d'Amsterdam qui a entériné le nombre de sessions mensuelles (12) dans la capitale a