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Libération

Accord pour indemniser les travailleurs forcés du IIIe Reich . L'Etat allemand et les entreprises se partageront la facture.

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publié le 16 décembre 1999 à 1h59

Berlin, de notre correspondante.

La facture sera partagée moitié-moitié: cinq milliards de marks (17 milliards de francs) pour l'Etat allemand et cinq milliards pour les entreprises. Pour débloquer enfin, après un an de pénibles négociations, l'indemnisation des travailleurs forcés du régime nazi, le gouvernement allemand a accepté d'accroître encore sa contribution, qui devait d'abord être nulle, puis fut portée à 2 milliards de marks, puis 3, puis 5. Le gouvernement a accepté de payer, pour libérer l'Allemagne des réclamations qui sans cesse rappellent son passé nazi et dans l'espoir d'aborder le nouveau millénaire avec des comptes apurés. Un milliard pourrait encore être ajouté par les firmes américaines dont les filiales allemandes avaient aussi employé des travailleurs forcés,ce qui porterait le fonds d'indemnisation à 11 milliards de marks (34 milliards de francs). Le chiffre exact n'a toutefois pas encore été officialisé, en attendant une conférence, vendredi à Berlin, qui doit parachever l'accord.

D'ordinaire accusé d'ingérence dans les affaires privées, l'Etat a cette fois été le bienvenu pour prêter main forte aux entreprises qui peinent à payer leurs anciennes dettes. Sur les plus de 2 000 entreprises ayant employé des travailleurs forcés, 26 seulement (de Agfa à Volkswagen) se sont engagées dans la fondation créée en vue de l'indemnisation; une quarantaine d'autres ont promis de payer, mais anonymement. La fondation ad hoc n'a pas encore réuni les 5 milliards de ma