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Libération

Kouchner forme un Conseil avec les leaders kosovars. Les chefs albanais associés à la gestion des affaires courantes.

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publié le 16 décembre 1999 à 1h58

Pristina, envoyé spécial.

L'appellation retenue ménage les susceptibilités diplomatiques. Le «Conseil» de «l'administration intérimaire conjointe», mis en place hier au Kosovo par Bernard Kouchner, n'est pas tout à fait ce gouvernement qui comblerait les fortes aspirations indépendantistes de la majorité albanaise. Mais la petite province yougoslave n'est déjà plus un simple protectorat international. En décidant «d'associer» les dirigeants des trois principaux partis politiques à la gestion des affaires courantes, le représentant spécial des Nations unies a bel et bien «réalisé une avancée majeure en direction d'une autonomie substantielle». Car, à l'exception notable des questions militaires, qui resteront du seul ressort de la force dirigée par l'Otan (Kfor), l'avis des responsables locaux sera sollicité dans tous les domaines de la vie quotidienne. Pour traiter des finances ou de l'éducation, de l'agriculture ou de l'émigration, une quinzaine de «départements» aux allures de ministères seront créés, «codirigés» par un administrateur de l'ONU et son correspondant kosovar.

Pragmatisme. Les dirigeants albanais ne s'y sont pas trompés qui montraient un certain enthousiasme, hier, après la signature de l'accord. Président de la très modérée Ligue démocratique du Kosovo (LDK), Ibrahim Rugova a tenu à «remercier Kouchner et toute son équipe pour avoir bien voulu partager le pouvoir avec nous», rappelant toutefois que «cette solution n'est qu'une des phases intérimaires d'un proc