Moscou, de notre correspondante.
Le pouvoir russe semble vouloir désormais user d'un double langage à l'égard de la Tchétchénie. Il a ainsi évoqué hier la possibilité d'une rencontre avec le président Aslan Maskhadov. Simultanément, pour la première fois, de violents combats se sont déroulés dans Grozny même. Ils ont été déclenchés par l'entrée d'une colonne de blindés russes non loin du centre de la ville et ont duré trois heures. Ils auraient fait au moins une centaine de morts du côté russe avant que la colonne ne se retire, selon l'envoyée spéciale de l'agence Reuters.
Alors que le président de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), Knut Vollebaek, se trouvait en visite dans le Caucase du Nord, les forces russes ont aussi poursuivi leurs bombardements, qui auraient fait, de source tchétchène, une centaine de morts en trois jours.
«Si l'Europe est préoccupée par le sort du peuple tchétchène, le président de l'OSCE ne doit pas seulement écouter la partie qui bombarde des civils mais aussi le président de la Tchétchénie»: dans un message, Maskhadov a appelé Vollebaek à le rencontrer. Le président de l'OSCE en avait formulé le désir mais les Russes avaient jugé cette demande inacceptable. Un peu plus tôt, le ministre des Situations d'urgence, Sergueï Choïgou, un proche du Premier ministre Poutine, s'était déclaré prêt à parler avec le chef de l'Etat tchétchène, mais en limitant les discussions à l'humanitaire.
Selon l'agence Itar-Tass, une rencontre