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Libération

En espagne, une morte va donner la vie. Une femme enceinte est maintenue en vie artificiellement.

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publié le 17 décembre 1999 à 2h13

Madrid, de notre correspondant.

C'est l'histoire d'un pari médical: comment donner la vie à un foetus dont la mère est morte depuis plusieurs semaines? Ce cas de figure rarissime ­ du jamais vu en Espagne ­ se présente à l'hôpital de Cabueñes, près de Gijón (Asturies, au nord du pays) et défraye la chronique depuis début décembre. C'est en effet à ce moment que la chose est rendue publique: une certaine «M.L.M.», déclarée «cliniquement morte» le 13 novembre, est maintenue artificiellement en vie afin de mener une grossesse jusqu'à son terme.

Avant de s'éteindre, assure-t-on à l'hôpital, la mère a souhaité que son enfant vienne au monde. Toujours selon l'équipe médicale, l'enfant, un «mâle» âgé aujourd'hui de 27 semaines, pèse 700 grammes et connaît un «développement normal». L'unité des soins intensifs affirme que, si sa gestation se poursuit favorablement au-delà des 35 semaines dans l'utérus maternel, l'entreprise sera alors à coup sûr couronnée de succès et l'on pourra procéder à une césarienne. On parle déjà d'un accouchement autour du 25 janvier 2000, même si un échec n'est pas exclu.

Hémorragie. A l'hôpital de Cabueñes, en effet, on n'exclut pas la mort définitive de la mère ou de «possibles complications». Dans la perspective d'une césarienne prématurée, on signale qu'«on a déjà vu des cas de survie de bébés» au poids et à la croissance comparables. Pour le docteur Manuel Sánchez Luna, de l'hôpital madrilène Gregorio Marañón, «ce qui est sûr, c'est que plus on parvient à