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Libération

La France n'était pas prête à faire la guerre au Kosovo. Dans un rapport, un député PS pointe l'absence de préparation «technique et militaire».

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publié le 17 décembre 1999 à 2h25

L'armée française n'était pas prête à faire la guerre au Kosovo,

révèle un rapport parlementaire rédigé par le député socialiste François Lamy. Au terme des travaux de la «mission d'information sur le conflit du Kosovo», ce jeune parlementaire dénonce «un certain niveau d'impréparation technique et militaire».

«Pods». Ainsi, l'affaire des «pods», ces nacelles montées sous les Mirage 2000D qui permettent de guider les bombes avec un faisceau laser. C'est l'équipement indispensable pour des frappes aériennes de précision. Or, «début mai», cinq semaines après le début de la campagne, «seule une dizaine était disponible», indique le rapporteur, qui se demande «pourquoi rien n'avait été fait pour se doter de l'ensemble des pods nécessaires, alors que la possibilité de frappes était connue depuis six mois?» Une question qu'il n'a pas pu poser au patron de l'armée de l'air: le ministère de la Défense a refusé que le député rencontre le général Jean Rannou! Au premier jour des frappes, certains de ces pods étaient en Ecosse pour des exercices, alors que la France n'en possède qu'une vingtaine.

L'«impréparation» concerne également le stock de bombes. «Si le conflit s'était prolongé au-delà de onze semaines, les armées auraient pu être confrontées à certaines défaillances d'approvisionnement», note François Lamy, qui constate qu'«aucun effort particulier n'avait été réalisé en faveur des armements à guidage laser». Il a donc fallu en acheter de toute urgence aux Etats-Unis pour 812 milli