Londres, de notre correspondant.
Leur crime avait choqué la Grande-Bretagne. Leur procès avait laissé une impression de malaise. Hier, la Cour européenne des droits de l'homme a décidé que la justice britannique «n'avait pas été équitable» pour deux enfants âgés de 11 ans au moment des faits et condamnés à quinze ans de prison pour avoir tué un autre enfant de 2 ans. L'arrêt du tribunal européen met profondément en cause la manière dont la justice britannique traite les mineurs qu'elle assimile à des adultes. Les juges de Strasbourg condamnent ainsi le procès de 1993 qui s'était tenu près de Liverpool, estimant que les deux garçons, Robert Thomson et Jon Venables, n'avaient pas pu comprendre les délibérations du tribunal. Le procès a dû leur paraître «incompréhensible et intimidant», juge la Cour, saisie par les avocats des deux petits meurtriers. Certaines des mesures prises par le tribunal britannique, comme le fait de surélever le banc des accusés pour qu'ils suivent le procès, a eu l'effet inverse, selon la Cour, en exposant les enfants aux regards du public et des médias.
La Cour européenne ne demande pas néanmoins un nouveau procès et juge que les enfants «n'ont pas été soumis à des traitements inhumains ou dégradants». Les juges de Strasbourg, en revanche, estiment que leur condamnation à quinze ans de prison, prononcée par le ministre de l'Intérieur selon une particularité de la loi anglaise, constitue une violation des droits de l'homme, un jugement qui pourrait pré