Washington, de notre correspondant.
John McCain est un ancien pilote de chasse, héros du Viêt-Nam où il passa cinq ans en prison, et un républicain très conservateur opposé à la liberté de l'avortement, au contrôle des ventes d'armes et aux impôts fédéraux. Bill Bradley, lui, est un ancien joueur professionnel de basket-ball, un ancien professeur d'université et un démocrate très «libéral» (au sens américain, c'est-à-dire «à gauche»), respecté pour sa lutte contre la discrimination raciale, sa volonté de donner à tous une assurance santé et ses appels à lutter contre la pauvreté. Show télé. Ces deux hommes, que tout oppose ou presque, ont donc fait sensation jeudi quand ils sont apparus côte à côte à Claremont (New Hampshire) à l'occasion d'une réunion électorale organisée par la chaîne télévisée ABC. Ce que le New York Times applaudissait vendredi comme «le show McCain-Bradley» a consolidé l'image de «rebelles» des deux sénateurs (McCain est sénateur de l'Arizona et Bradley a été sénateur du New Jersey). L'événement a surtout augmenté leurs chances de créer la surprise en l'emportant le 1er février, lors des élections primaires du New Hampshire, coup d'envoi officiel de la campagne présidentielle, où ils font, selon les derniers sondages, jeu égal avec les archifavoris que sont le vice-président Al Gore dans le camp démocrate, et le gouverneur du Texas George W. Bush dans le camp républicain.
«Je veux par-dessus tout rendre le gouvernement au peuple de ce pays», a lancé McCa