Caracas, de notre correspondant.
Le président vénézuélien, Hugo Chavez, a réussi la passe de quatre. Elu triomphalement à la tête de l'Etat en décembre 1998, il avait fait adopter en avril, par référendum, le principe d'une nouvelle Constitution et raflé, quelques mois après, en juillet, 95% des sièges de l'Assemblée nationale constituante. Mercredi, il a dressé le dernier étage de l'échafaudage de sa prise de pouvoir: avec un peu plus de 70% des suffrages exprimés, les Vénézuéliens ont entériné le projet de Constitution «bolivarienne et participative», inspirée pour l'essentiel par l'ancien lieutenant-colonel putschiste. En s'impliquant directement dans la campagne émaillée d'affrontements verbaux très violents avec l'Eglise, le patronat et la presse Chavez a fait gagner quelque 10 points aux «oui» en deux semaines. «Deux tiers des électeurs qui se sont prononcés l'ont fait en faveur d'une nouvelle façon de gouverner et contre le néolibéralisme sauvage», s'est félicité le chef de l'Etat dès l'annonce de sa victoire Place désormais à la Ve République et à un nouveau nom pour le Venezuela, qui s'appelle dorénavant la République bolivarienne du Venezuela. Au-delà du symbole, Hugo Chavez veut placer son «règne» sous le signe de l'indépendance vis-à-vis notamment des Etats-Unis et de la mondialisation. «Une constitution d'idéologie marxiste», s'indigne l'un des opposants, membre de l'Assemblée nationale constituante, Jorge Olavaria. Les droits à la santé, à l'éducation, au tr