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Libération

L'autopromotion de Jospin au Japon. Il se lance en «terre chiraquienne».

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publié le 18 décembre 1999 à 2h24

Tokyo, envoyé spécial.

Pas facile d'être un Premier ministre français en visite au Japon. Vaillamment, pendant quarante-huit heures, Lionel Jospin a tenté de faire entendre sa petite musique de politique étrangère. Mais s'il reconnaît à ce déplacement ­ le seul hors de l'Europe au cours de ce trimestre, à l'exception d'un discours au siège de l'ONU ­ la vertu d'un «changement de lieu, de vision», le Premier ministre a été accueilli avec peu de passion. Au Japon, la France reste synonyme de bonne bouffe et, dans les milieux économiques, des 35 heures. Le président du patronat japonais n'a-t-il pas demandé hier au gouvernement français ­ et aussi au gouvernement japonais, il est vrai ­ de faire preuve de «plus de libéralisme»?

La petite musique de Jospin, c'est d'abord une autopromotion des résultats économiques engrangés par son gouvernement. Des résultats loués même par l'OCDE, a-t-il rappelé aux patrons japonais. Mais c'est surtout une façon très caractéristique de chercher des points de convergence avec ses interlocuteurs. Déjà, l'année dernière, à Pékin, il s'était employé à souligner les intérêts communs de la France et de la Chine, notamment face à la domination monétaire des Etats-Unis. Un communiqué conjoint avait été publié, sans grande suite. De même, ici, une longue déclaration commune illustre le rapprochement des deux pays sur des sujets où les Etats-Unis tentent d'imposer leur vue, telles l'OMC et l'aide aux pays du tiers monde.

«Ça ne va pas bouleverser le monde,