New York, de notre correspondant.
Neuf ans après l'embargo décrété contre l'Irak, l'ONU a approuvé hier une résolution qui envisage la suspension des sanctions imposées au régime de Saddam Hussein et le retour sur place d'une commission de désarmement. Le vote, toutefois, est intervenu dans une ambiance tendue et n'est pas parvenu à emporter l'unanimité au sein du Conseil de sécurité. La France, ainsi que la Russie, la Chine et la Malaisie ont décidé de s'abstenir. L'ambassadeur français, Alain Dejammet, a affirmé que «les critères de suspension puis de levée des sanctions suscitent des difficultés d'interprétation», regrettant que «le consensus n'ait pu être obtenu».
Restrictions levées. Adoptée donc par onze voix «pour» et quatre abstentions, la résolution 1284 décrète la constitution d'une nouvelle commission de désarmement, la Commission de contrôle de vérification et d'inspection des Nations unies (Cocovinu), chargée de relancer le processus de contrôle militaire de l'Irak. La Cocovinu succède à l'Unscom, qui a quitté l'Irak en décembre 1998, avant les raids américano-britanniques. Selon le texte, c'est après 120 jours d'inspection que l'ONU, sous recommandation du président de cette commission, pourra décider de suspendre l'embargo, là encore pour 120 jours renouvelables. Le texte, qui va s'engager en parallèle du programme «pétrole contre nourriture», institue par ailleurs plusieurs mesures pour inciter l'Irak à un nouveau dialogue avec la communauté internationale. I