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Libération

Poutine, homme fort providentiel.

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Le Premier ministre, joker de Boris Eltsine, a monopolisé la campagne.
publié le 18 décembre 1999 à 2h24

Ces législatives devaient être une débâcle pour le Kremlin. Elles pourraient être sa planche de salut. Grâce à Vladimir Poutine et à la guerre en Tchétchénie, le camp présidentiel, obsédé par l'idée de préserver ses intérêts au-delà du départ de Boris Eltsine en juin 2000, entend bien marquer un point décisif avec ce scrutin. Le conflit en Tchétchénie a radicalement changé la donne électorale. En août dernier encore, outre l'incontournable leader communiste Guennadi Ziouganov, deux hommes ­ des adversaires du Kremlin ­ caracolaient en tête des sondages: le maire de Moscou Iouri Loujkov et l'ex-Premier ministre Evgueni Primakov. Le Kremlin n'avait aucun présidentiable sérieux à leur opposer et le «parti au pouvoir» était en pleine déliquescence.

Avec les premiers bombardements sur Grozny en septembre et l'avancée des troupes fédérales en Tchétchénie, la popularité de Poutine, le dauphin officiel, a connu une impressionnante envolée. «Il est l'homme fort que la société attendait depuis longtemps», explique le sociologue Iouri Levada, celui qui va enfin régler les problèmes.» La présidentielle aurait lieu aujourd'hui, il serait imbattable.

Poigne de fer. Après des années de chaos marquées par la rotation des Premiers ministres, les scandales de corruption touchant la tête de l'Etat et une crise financière, Poutine apparaît comme le sauveur. Il n'a pourtant qu'une seule «recette»: la poigne de fer en Tchétchénie. Mais elle a le mérite de répondre à de multiples fr