Rome, de notre correspondant.
A peine quatorze mois après avoir succédé à Romano Prodi à la présidence du Conseil italien, le démocrate de gauche (DS) Massimo D'Alema a remis samedi soir sa démission au chef de l'Etat, Carlo Azeglio Ciampi. Usé par les divisions internes au sein de sa majorité, le premier chef du gouvernement ex-communiste a décidé d'ouvrir «formellement» une crise ministérielle pour éviter, selon son expression, «de se laisser cuire à feu doux». En présentant sa démission et en mettant en oeuvre une «clarification parlementaire radicale», Massimo D'Alema compte reprendre l'initiative, couper l'herbe sous le pied de certains de ses turbulents alliés et relancer son action à la tête d'un nouveau cabinet. Car, pour l'heure, D'Alema apparaît de facto comme le principal candidat à sa propre succession.
Violentes attaques. La chute du 56e gouvernement de l'Italie depuis l'après-guerre était néanmoins devenue inévitable, après les violentes attaques des socialistes (SDI), qui par la voix de leur leader, Enrico Boselli, avaient lors de leur dernier congrès, début décembre, estimé que «proposer à nouveau D'Alema à la tête du gouvernement constituerait un faux pas». Les socialistes ne faisaient que reprendre à leur compte les critiques de l'ancien président de la République Francesco Cossiga, dont l'appui avait été essentiel pour la constitution du premier cabinet D'Alema en octobre 1998.
En substance, la coalition centriste du Trèfle, qui regroupe les troupes de Cossig