Bangkok, de notre correspondant.
Depuis l'inauguration du nouveau «skytrain», le 5 décembre dernier, jour anniversaire du roi de Thaïlande, les habitants de Bangkok découvrent leur capitale tant décriée pour ses embouteillages et sa pollution avec des yeux nouveaux. Perchés à quinze mètres de haut, dans une ambiance aseptisée troublée seulement par le glissement feutré de la rame, ils regardent à travers les vitres l'enchevêtrement de bâtiments, d'échoppes, de bus, d'autos et de voitures à bras, qui, en contrebas, forme le quotidien coloré et bruyant de la «cité des anges». Pour une fois, ils se sentent au-dessus de la mêlée, planant loin du bruit et de la fureur.
Trop cher.Ceux qui ont découvert que leur téléphone portable fonctionnait encore à cette altitude commentent leurs impressions en direct. «C'est formidable, confortable, et on gagne deux fois plus de temps. Maintenant, on peut arriver aux rendez-vous en dix-quinze minutes, plus besoin de s'y prendre une heure à l'avance», s'exclame Waraporn, une étudiante, à la sortie de la station Saladaeng, au coeur de Silom, le quartier des affaires. Tout le monde n'est pas parfaitement satisfait, loin s'en faut. «Ils auraient pu faire plus d'escaliers automatiques», s'indigne Piyaphol, 18 ans, en ôtant son baladeur des oreilles pour un instant.
La remarque la plus courante: trop cher. Le trajet coûte entre 10 et 40 bahts (soit entre 1,65 et 6,60 francs), un peu trop élevé pour les petites gens de Bangkok, qui continuent à utilise