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Libération

Les militaires volent au secours du Venezuela. Amertume des victimes des inondations qui attendaient de l'aide depuis deux jours.

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publié le 20 décembre 1999 à 2h23

Caracas, de notre correspondant.

Sanglé dans son uniforme léopard d'ex-lieutenant-colonel des paras, le président vénézuélien, Hugo Chavez, a pris lui-même le commandement des troupes chargées des opérations de sauvetage des dizaines de milliers de survivants encore bloqués, sans eau ni vivres, victimes des inondations catastrophiques qui ont frappé le pays. Survolant les zones sinistrées, Chavez, qui s'est autoproclamé premier secouriste du pays, s'efforce de palier la formidable désorganisation qui règne depuis le début de cette tragédie. «J'ai fait mettre sur le pied de guerre les 100 000 hommes de nos forces armées, assure-t-il, toutes les victimes seront secourues"»

Invasion. Toutefois, les 1 000 parachutistes lâchés samedi sur l'aéroport international situé à 40 kilomètres de la capitale vénézuélienne, fermé depuis mercredi, ont été plutôt fraîchement accueillis par les milliers de réfugiés entassés. «J'ai eu l'impression d'assister à une invasion, observe Alfonso Valera, dont le rancho (bidonville) de Catia, à une quinzaine de kilomètres de là, a été enseveli, et dont l'épouse a donné le jour à un quatrième enfant sur l'une des pistes d'atterrissage. Nous n'avons rien mangé ni bu depuis quarante-huit heures, et les paras ne nous ont donné aucune nourriture; ils sont l'arme au pied et les grenades lacrymogènes à la ceinture pour éviter les pillages. On croit vivre un cauchemar"»

Un peu plus loin, sur la route qui rejoint Macuto, le spectacle est terrible: les fuyards marc