Lors de la parade triomphale des 50 ans de la république populaire
de Chine, le 1er octobre sur la place Tiananmen, des chars représentant toutes les provinces chinoises défilaient devant tous les dirigeants communistes réunis. Fermant la marche sont apparus celui de Honk-kong et celui de Macao, doté d'une horloge électronique marquant les heures et les minutes restant jusqu'à la rétrocession d'hier. Puis un char sans nom, sur lequel apparaissaient des slogans très clairs: «Un pays deux systèmes», «réunification pacifique», «une seule Chine». Chacun l'aura compris, ce troisième char faisait allusion à Taiwan, la province «rebelle»" La fin des «humiliations». A Macao, hier, l'ombre de Taiwan était encore plus présente. L'île nationaliste, séparée de la «mère patrie» chinoise depuis la victoire communiste de 1949, se retrouve désormais dans la ligne de mire des dirigeants de Pékin, comme l'a signifié très clairement le président chinois, Jiang Zemin. Car si, hier, le Portugal voyait avec quelque nostalgie se fermer près de cinq siècles de saga coloniale, c'est vers l'avenir que regarde la Chine en récupérant les clés de Macao. Et l'avenir, c'est ce projet de reconstitution de la «grande Chine».
Du point de vue des autorités chinoises, le retour de Macao met fin à la période des «humiliations», autrement dit des concessions accordées aux Occidentaux, principalement au siècle dernier, lors des «traités inégaux» obtenus à l'arraché, face à un Empire mandchou faiblissant. La propag