Menu
Libération

De Choïgou à Tchernomyrdine, hit-parade russe.

Article réservé aux abonnés
publié le 21 décembre 1999 à 2h22

Avec son anorak rouge et ses airs bougons, Sergueï Choïgou, 43 ans,

est l'un des grands gagnants du scrutin. Numéro un sur la liste d'Unité, c'est un ami du Premier ministre, à qui il doit son succès. L'annonce par Poutine qu'il voterait pour lui a fait exploser Unité dans les sondages. Choïgou, dont on ignore tout des idées politiques, a aussi largement bénéficié de l'«effet Tchétchénie». En tant que ministre des Situations d'urgence, il a été l'un des piliers de la propagande. A la veille de l'ultimatum russe, il est allé jusqu'aux portes de Grozny pour accueillir les réfugiés. Ceux-ci ne sont pas arrivés. Mais Choïgou a monopolisé les écrans de télé.

L'ex-Premier ministre Sergueï Kirienko, 37 ans, limogé par Eltsine au lendemain du krach d'août 1998, peut se féliciter d'un retour inespéré. Surnommé «Kinder surprise» pour ses airs juvéniles, il a conduit la liste de l'Union des forces de droite. Ce succès, il le partage avec l'ancien patron des privatisations, Anatoli Tchoubaïs, qui ne se présentait pas mais qui a fait une campagne agressive.

Parmi les gagnants, il faut encore citer Boris Berezovski. L'«oligarque» a recueilli plus de 50% des voix en Karatchaïevo-Tcherkessie (Caucase). Un autre candidat «indépendant» célèbre pour ses liens avec la «famille» (le clan présidentiel) l'a emporté sans surprise: Boris Abramovitch qui avait jeté son dévolu sur la Tchoukotka (Extrême-Orient). Les deux hommes partaient avec un net avantage: leurs fortunes.

Evgueni Primakov, 70 ans,