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Libération

La succession d'Eltsine bien engagée. L'objectif du Kremlin était d'écarter les réformateurs.

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publié le 21 décembre 1999 à 2h22

Moscou, de notre correspondante.

«Nous avons fait notre choix: c'est Poutine. Et apparemment tout marche bien.» Le numéro deux de l'administration présidentielle jubilait hier en commentant les résultats. Vladimir Poutine, dauphin officiel, s'est frayé une voie royale vers la présidentielle. Du coup, les craintes du Kremlin de voir accéder un «ennemi» qui demanderait des comptes s'envolent.

Protéger la «famille». Au-delà du renouvellement de la Douma, une chambre aux prérogatives limitées, ces législatives étaient surtout une répétition de la présidentielle de juin 2000. Pour le Kremlin, la priorité est de s'assurer que l'un des siens succède à Eltsine afin de préserver les intérêts de la «famille» (le clan présidentiel) éclaboussée par des scandales de corruption. Le plan du Kremlin a parfaitement fonctionné. L'OVR, la coalition à abattre qui menaçait de faire juger les criminels et de revoir certaines privatisations douteuses, a essuyé un échec. Désormais, le Kremlin mise sur son éclatement et va certainement y travailler. L'OVR est une coalition hétéroclite entre des gouverneurs régionaux ­ pragmatiques et toujours prompts à s'arranger avec le pouvoir ­, le maire de Moscou, Iouri Loujkov, bête noire du Kremlin, et l'ex-Premier ministre Primakov, proche des communistes.

«Une bonne Douma». Le PC reste la première force à la Douma et paradoxalement, cela n'est pas pour déplaire au Kremlin. Les élus communistes se sont toujours montrés accommodants avec l'espoir de se faire une