L'ensemble de la presse portugaise a salué hier avec un mélange de résignation et de «saudade», la mélancolie lusitanienne, la rétrocession de Macao à la Chine, après une présence portugaise de 442 ans dans le territoire. «Le Portugal a remis Macao lors d'une cérémonie marquée par l'émotion», titre Publico en première page, sur une photo du dernier gouverneur, le général Vasco Rocha Vieira, serrant le drapeau portugais contre sa poitrine. «Des larmes», titre l'autre grand quotidien de Lisbonne, Diario de Noticias. Eduardo Prada Coelho, éditorialiste au quotidien Publico et professeur en sciences de la communication à l'université nouvelle de Lisbonne, analyse pour Libération l'impact de la décolonisation portugaise.
L'empire colonial portugais n'est plus. Comment cela est-il vécu?
Auprès des masses, l'événement est vécu dans la plus parfaite indifférence. Les liens étaient devenus très faibles avec Macao. Bien sûr, les cérémonies officielles peuvent causer quelque regret, sans plus. Cette rétrocession provoquerait plutôt une satisfaction, celle d'avoir négocié ce processus de façon prudente et avisée, sans heurt. Après le drame au Timor, vécu ici de manière intense, c'est un soulagement. C'est une sorte de «sortie» digne et pacifique. Le Portugal est désormais plus petit que jamais. C'est la fin d'un cycle, une longue page de notre histoire qui se tourne.
Au Portugal, c'est l'occasion d'un bilan de la décolonisation, souvent malheureuse, et dont les pl