Le nombre de morts serait de 15 000 à 25 000, selon le directeur de
la Défense civile Angel Rangel. Cinq jours après les inondations et les glissements de terrain qui ont dévasté les environs de Caracas, les autorités vénézuéliennes étaient hier toujours dans l'incapacité de donner un bilan précis de la catastrophe.
Caracas, de notre correspondant.
Sur la large Avenida Paez, dans le quartier d'El Paraiso, c'est un défilé incessant d'ambulances et d'autobus qui se dirigent tous vers l'immense salle multisport des Nations unies. Le bâtiment aux façades lépreuses a été transformé en camp improvisé pour les milliers de sans-abri, arrachés aux inondations de l'Etat de Vargas et de Caracas. Seul un étroit couloir, bordé de soldats en armes de la Garde nationale, donne accès aux gradins où s'entassent sur des matelas souillés les rescapés. Sur les bancs de pierre, le froid est glacial. Trois jours d'enfer. Hermina Garcia se serre dans un pull-over trop court qu'elle a pioché sur une pile de vêtements usagés, disposés en vrac au centre du terrain de handball. «Je viens de Caraballeda (à 50 km au nord-est de Caracas, sur la côte caraïbe, ndlr). Mes cinq enfants et moi avons été recueillis par une frégate de la marine vénézuélienne, après trois jours d'enfer passés sur la plage. Ma maison qui était pourtant en pierre a été emportée comme un fétu de paille. J'ai pu sauver mes enfants, mais j'ai vu mes deux voisines mourir électrocutées quand l'eau s'est engouffrée dans les canalisations