Personne n'avait vraiment osé avancer un bilan, et le président
vénézuelien, Hugo Chavez, répétait encore lundi qu'il ne spéculerait pas sur le nombre de victimes des pluies torrentielles qui ravagent le pays depuis une quinzaine de jours. Une prudence visiblement destinée à ne pas se laisser entraîner dans les polémiques comptables que suscite désormais chaque grand sinistre. Hier, Angel Rangel, directeur de la Défense civile, a pourtant lâché une estimation terrifiante: «Même si le bilan exact ne sera jamais connu, 30 000 à 50 000 personnes pourraient avoir péri», a-t-il dit. A Washington, le porte-parole du Pentagone a donné une estimation un peu moins élevée: de 17 000 à 20 000 morts. Quel que soit le nombre final de victimes on se souvient des controverses autour du cyclone Mitch au Honduras l'an dernier , il ne fait aucun doute que le Venezuela, à l'économie déjà vacillante, mettra des années à se remettre de la catastrophe et à sécher ses larmes. C'est dans la bande littorale caraïbe, un des lieux de villégiature favoris de la bourgeoisie vénézuélienne, et jusqu'à Caracas que les dommages sont les plus dramatiques.
Pillages. Alors qu'il survolait la région en hélicoptère pour évaluer les dégâts, Enrique Mendoza, gouverneur de l'Etat de Miranda, raconte ce barrage qui a soudain cédé sous ses yeux. Une gigantesque vague d'au moins deux mètres de haut s'élève, emporte plus d'une centaine de réfugiés, s'engouffre dans un village, un autre puis un troisième et continue su