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Libération

Menace de guerre civile en Yougoslavie. Les relations se dégradent entre la Serbie et le Monténégro.

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publié le 22 décembre 1999 à 2h21

Belgrade, correspondance.

Six mois après la fin des raids de l'Otan et du conflit au Kosovo, le spectre de la guerre civile hante toujours plus Serbes et Monténégrins. Après les quatre guerres qui ont suivi l'éclatement de l'ex-Yougoslavie en 1991, beaucoup craignent maintenant que le dernier acte ne se joue sur le territoire de la République fédérale de Yougoslavie (RFY, composée de la Serbie et du Monténégro). «La situation évolue selon la logique de la violence, et le pays est à deux pas de la guerre civile», estime le sociologue Slobodan Antonic, cité par le quotidien indépendant Danas. Pour sa part, Vuk Obradovic, ancien général de l'armée yougoslave, opposant réputé pour son franc-parler et leader du Parti social-démocrate, souligne que le régime, toujours plus isolé, «brutalise, persécute ou liquide ses opposants, et provoque des incidents armés augmentant le risque d'une guerre civile». Le petit Monténégro semble tout désigné comme prochain foyer de crise, en raison de sa volonté d'ouverture vers le monde.

Tension larvée. Pour les plus pessimistes, une guerre civile rampante a même déjà commencé le 8 décembre à l'aéroport de Podgorica, la capitale du Monténégro, avec un face-à-face de douze heures entre l'armée yougoslave ­ loyale à l'homme fort du pays, Slobodan Milosevic ­ et la police monténégrine, qui répond aux ordres de son ennemi juré, le président monténégrin Milo Djukanovic. Il s'en est fallu de très peu que militaires et policiers n'en arrivent à une confro