Wolfgang Schauble avait-il le choix? Ex-fidèle bras droit d'Helmut Kohl, longtemps homme de l'ombre aussi discret que dévoué, le président de la CDU pouvait-il continuer à ménager son mentor englué dans les affaires et pilonné par les critiques? Non, sans doute. En invitant officiellement son prédécesseur à «révéler les noms des donateurs dans l'intérêt du parti et le sien», Schauble a coupé symboliquement le cordon entre la CDU et son ancien maître, mais a surtout accompli un acte politique indispensable au train ou vont les révélations sur les scandales de l'ère Kohl.
Obstiné. Depuis que l'ex-chancelier a avoué publiquement avoir enfreint la loi, depuis, surtout, qu'il s'obstine à refuser de nommer les généreux mécènes, de plus en plus de membres du Parti chrétien-démocrate avouent leur déception, voire leur dégoût. Sans parler de l'opinion publique. Schauble, à son tour, ne pouvait décevoir en restant solidaire ou passif. Hier, lors d'une réunion extraordinaire du parti à Bonn, en l'absence de l'intéressé, il a révélé qu'au moins 2,5 millions d'euros (dans les 16,5 millions de francs) avaient transité sur des comptes secrets entre 1991 et 1998, selon un audit indépendant (lire en page 5). Il a insisté sur la «nécessité absolue» de faire toute la lumière sur l'origine de ces «dons». Leur mystérieuse provenance faisant naître de nombreux soupçons sur le caractère incorruptible des divers gouvernements Kohl qui se sont succédé de 1982 à 1998.
Si aujourd'hui la