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Libération

Rencontre avec Moumadi Saidaiev, chef de l'état-major tchétchène: «Les russes prendront grozny».

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publié le 23 décembre 1999 à 2h14

Région de Grozny, envoyée spéciale.

C'est en civil, dans un complet vieux rose passé sur un pull-over et sans cravate que Moumadi Saidaiev s'arrête quelques instants dans une voiture stationnée sous un arbre, dans la campagne à une dizaine de kilomètres de la capitale. C'est le chef de l'état-major tchétchène, numéro deux après le président Aslan Maskhadov pour tout ce qui concerne les questions stratégiques. Dans la nuit noire, le brasier orange du côté des faubourgs sud de la capitale tchétchène est permanent. Les avions lâchent leurs bombes après un large tour au-dessus des habitations.

«Il ne faut pas monter en épingle les tentatives de prise de Grozny de la part des forces russes. Certes, elles existent et nous en avons encore eu un récent exemple la semaine dernière avec la colonne de chars qui s'est avancée jusqu'à la place de la Minoutka, dans le centre, mais ce n'est pas la première fois. Elles sont constantes. Les Russes prendront Grozny. Du moins, ils essaieront, c'est normal. Maintenant qu'ils sont arrivés là, ils ne peuvent qu'aller de l'avant», explique froidement, le regard gris, cet ancien officier soviétique, spécialiste du renseignement, rompu à la stratégie de ses ennemis.

«Une guerre de partisans». «Leurs tentatives s'effectuent toujours selon le même scénario que nous connaissons bien. Ils envoient leurs informateurs, et, dans le cas où ceux-ci se heurtent à une résistance, battent immédiatement en retraite et se remettent à pilonner pour se faire un chemi