Les Algériens arrêtés les 14 et 19 décembre aux Etats-Unis
intéressent «au plus haut point» les enquêteurs français chargés de lutter contre les réseaux terroristes islamistes. En octobre dernier, deux magistrats du pool antiterroriste, Jean-Louis Bruguière et Jean-François Ricard, se sont rendus au Canada. Parmi les objectifs de ce voyage figurait l'audition d'Ahmed Ressam. Ils sont revenus en partie bredouilles et un peu en colère: Ressam est resté introuvable, mais aussi, laisse entendre un enquêteur, «parce qu'il est tellement difficile d'effectuer ne serait-ce qu'une perquisition dans ce pays qu'il est devenu une base logistique pour la mouvance terroriste islamique internationale».
Mouvance islamique radicale. Le nom d'Ahmed Ressam est apparu dans le sillage de l'enquête sur le «gang de Roubaix», une bande soupçonnée de plusieurs braquages, parfois sanglants, dans le nord de la France et démantelée en mars 1996 après un opération du Raid. Plusieurs des membres de ce groupe avaient combattu auparavant en Bosnie, dans la région de Zenica, aux côtés des forces bosniaques. A défaut d'entendre Ressam, les juges ont au moins pu vérifier que la piste était bonne. Le ressortissant algérien a en effet habité à Montréal avec un compatriote, Fateh Kamel, considéré par les Français comme un gros poisson de la mouvance terroriste islamique radicale. Fateh Kamel, arrêté en Jordanie, a été extradé vers la France en avril dernier. Possédant la double nationalité française et canadienne,