L'armée russe bombarde de plus en plus intensément Grozny mais les
combattants tchétchènes opposent toujours une résistance acharnée alors que les civils fuient en grand nombre la ville assiégée. Les forces de Moscou ont à nouveau subi de lourdes pertes mercredi soir en tentant de prendre le contrôle du quartier de Tchernoretchié, au sud de la capitale, dont la conquête avait été annoncée à deux reprises. «C'est le seul endroit par lequel les Tchétchènes peuvent encore quitter la ville. Ils se battront jusqu'au dernier pour le défendre», a déclaré Igor Petrovitch, commandant d'une unité de retour de ce secteur. Environ 3 590 civils ont quitté Grozny, au cours des dernières vingt-quatre heures, une très nette accélération par rapport aux jours précédents. Le Premier ministre, Vladimir Poutine, a reconnu jeudi que l'armée russe rencontrait encore des «poches de résistance» en Tchétchénie, tout en assurant que 90% de la population tchétchène vivait aujourd'hui dans les territoires contrôlés par les Russes. Le général Viktor Kazantsev, qui dirige les troupes russes dans le Caucase du nord, a pour sa part assuré que tout le territoire tchétchène serait sous contrôle fédéral dans deux ou trois semaines. En visite à Moscou, le secrétaire d'Etat adjoint américain Strobe Talbott a estimé hier que la Russie ne respectait pas les normes du droit international en Tchétchénie. «La Russie doit combattre en respectant les normes du droit international. Jusqu'à présent, et particulièrement