En arrêtant et en harcelant ses opposants, même les plus modérés,
Zine Ben Ali a montré qu'il ne tolérait aucune voix divergente. Le président tunisien vient de riposter à ce qu'il estime être une «campagne de calomnies encouragée par Paris» en mettant la langue française hors la loi dans l'un des rares pays arabes décomplexés par rapport au bilinguisme. Une circulaire, distribuée fin octobre par le Premier ministre et rendue publique la semaine dernière par la presse, fait ainsi de l'arabe la seule langue autorisée dans l'administration à partir du 1er janvier 2000.
Nouvelles normes. Désormais, ministères, établissements et entreprises publics ainsi que conseils communaux ne pourront plus employer que l'arabe comme langue de travail et de correspondance. Les informaticiens tunisiens sont aussi soumis à rude épreuve, puisqu'ils doivent achever l'arabisation en cours des logiciels" fin 1999. Le français est aussi traqué chez les commerçants. Tous ceux dont les enseignes sont uniquement en français ou qui ne placent pas l'arabe en tête ont été sommés de se conformer aux nouvelles normes sous peine de fortes amendes. Seul délai de grâce: certains imprimés en français pourront être utilisés jusqu'à «épuisement des stocks», mais «au plus tard» fin décembre 2000.
Pour «interdire» l'emploi de toute langue «étrangère» dans l'administration, en l'occurrence le français, Zine Ben Ali a ressorti des directives remontant au" bey de Tunis, ainsi qu'un décret d'arabisation édicté en 1993 et