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Libération

Algérie: un gouvernement sans rupture. La vacance du poste de la Défense illustre le pouvoir persistant de l'armée.

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publié le 27 décembre 1999 à 2h17

A force de répéter qu'il ne formerait un gouvernement qu'«après

avoir renforcé son autorité», Abdelaziz Bouteflika avait fait de cette question un test du changement" et de son pouvoir face à l'armée. Annoncé le 24 décembre et formé après huit mois de tractations, le nouveau cabinet ne marque pas d'évolution décisive sur ces deux points, même si le chef de l'Etat a pu confier plusieurs postes clés à ses proches (Finances, Energie, Réformes et Intérieur). Bien qu'ayant perdu une quinzaine de ministères, les anciens partis de pouvoir, FLN et RND, conservent en effet, avec douze postes, et non des moindres, une avancée importante.

Provocation. Rien en tout cas ne symbolise mieux l'absence de changement que le rappel de Selim Saadi, un ex-ministre de l'Intérieur, et d'Ahmed Ouyahia, l'ancien Premier ministre et patron du RND. Ce dernier, qui bat des records d'impopularité, se voit confier un superministère de la Justice. Cette nomination, qui englobe la lutte contre la corruption, est souvent perçue comme «une provocation», Ouyahia ayant été mis en cause dans des affaires de fraude, de ponction de salaires et s'étant illustré en «couvrant» l'emprisonnement de 2 000 cadres de sociétés publiques, notamment ceux de Sider, qui ont tous été acquittés le 9 décembre après deux ans de prison. «Je savais les cadres innocents: ils étaient victimes de la conjoncture économique de l'époque», avait commenté Ouyahia après ce procès.

Contrôle de l'armée. Cinq islamistes seulement (appartenant au