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Libération

Le grand assaut sur Grozny piétine. Les troupes russes comptent prendre le centre-ville en quatre ou cinq jours.

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publié le 27 décembre 1999 à 2h18

Moscou intérim

Hier soir aux journaux télévisés des grandes chaînes russes, le ton n'était pas triomphant, mais discrètement vainqueur. «L'opération spéciale de libération de Grozny se poursuit, et les forces spéciales du ministère de l'Intérieur se trouvent en cet instant même en plein centre, du côté de la Maison de la presse», notait avec satisfaction le présentateur de la chaîne semi-privatisée ORT, soutien traditionnel du Kremlin. NTV, le canal «indépendant», car 100% privatisé, est la seule chaîne à se démarquer, même si, pour la couverture de cette guerre, elle a longtemps hésité avant d'appeler les indépendantistes des boïviki (combattants, en russe, ndlr), préférant utiliser le terme de «bandits» et de «terroristes». L'un de ses envoyés spéciaux à Mozdok, le QG des troupes fédérales, non loin de la frontière avec la République indépendantiste, fait remarquer que la prise de la capitale «est lente». Effectivement, pour une «opération spéciale» attendue depuis des semaines et préparée, aux dires du haut commandement, «particulièrement minutieusement», l'action n'est pas rapide. C'est que, quotidiennement vers 16 h 30, heure locale, l'assaut cesse temporairement, la stratégie militaire russe ayant manifestement opté pour ne pas poursuivre les avancées terrestres la nuit.

Depuis samedi matin à l'aube, des éclaireurs suivis de blindés s'étaient acheminés vers le centre de la ville en ruine en provenance des quatre points cardinaux. A leur tête, en sus des généraux habitu