Le général-colonel Valeri Manilov est numéro deux de l'état-major
des forces russes. Basé à Moscou, il fait fréquemment des allers et retours entre son vaste bureau au ministère de la Défense et le QG des troupes stationnées dans le Caucase, à Mozdok. La propagande officielle à propos du conflit est son oeuvre.
Comment se passe l'opération spéciale à Grozny et de quoi s'agit-il exactement?
Grozny n'est pas notre préoccupation principale. C'est une de nos tâches et elle est presque terminée. On veut liquider les bandits de cette ville. Pas besoin d'un assaut dont les médias font des gorges chaudes. Tranquillement, on avance par secteur en s'appuyant sur la population locale. Les gens simples n'ont pas besoin de cette guerre et ils lient la présence des soldats russes à un arrêt des combats.
Les combattants sont bien organisés et connaissent la ville comme leur poche. Ils savent très bien comment en sortir" Certes. Mais nous ne donnerons pas la possibilité aux groupes organisés de fuir. S'ils ne capitulent pas, ils seront anéantis. Quant aux petits groupes de deux ou trois personnes, ils peuvent nous échapper et se disperseront dans la nature. Une partie rentrera chez soi, d'autres rejoindront les troupes du Sud. Nous sommes parfaitement au courant. On ne peut poster nos soldats sur tous les sentiers. Certains partiront par les jardins, d'autres déguisés en civil, c'est inévitable. Mais, sur le plan général, leurs forces sont affaiblies. Quoi qu'ils disent, ils sont en train d'es