Miami de notre correspondant
«Un homme qui sait défendre sa vie sait défendre son pays.» C'est le slogan qui a forgé la victoire d'Alfonso Portillo, 48 ans, triomphalement élu dimanche président de la République du Guatemala au deuxième tour du scrutin, avec 69% des voix. Son rival du parti gouvernemental Avanzada Nacional (PAN, centre droit) a été relégué à 31% des suffrages. Oscar Berger (53 ans) a même été battu dans la capitale, dont il est le maire depuis neuf ans. Universitaire et juriste de formation, Portillo se fait fort de diriger le pays d'une main ferme. Candidat d'une droite très radicale, le Front républicain (FRG) de l'ancien dictateur militaire Rios Montt, il avait axé toute sa campagne sur le thème de l'ordre et de la sécurité publique en se vantant ouvertement d'avoir fait ses preuves en abattant deux personnes au sortir d'une rixe, en 1982, au Mexique! C'était le premier scrutin présidentiel au Guatemala depuis la signature, en décembre 1996, des accords de paix entre le gouvernement et l'ancienne guérilla, qui mettaient fin à une guerre civile longue de 36 ans et qui s'était soldée par 200 000 morts. Les Guatémaltèques se sont montrés particulièrement ingrats envers les artisans de cette paix puisque, outre le camouflet infligé dimanche à Oscar Berger, ils n'avaient accordé que 10% de leurs voix, lors du premier tour du 7 novembre, au représentant de la coalition issue de la guérilla. Crimes contre l'humanité. Alfonso Portillo, au contraire, était appuy