Starye Atagui envoyée spéciale
La bourgade de Starye Atagui, fief de l'ex-président indépendantiste Zelimkhane Iandarbiev, s'est rendue aux forces fédérales russes selon le cérémonial habituel, le 5 décembre. Des «anciens» ont mené des pourparlers avec les Russes qui ont promis de ne plus tirer sur la ville de 11 000 habitants. Mais ils tirent quand même, à en croire les nombreux témoignages et le bruit des tirs d'artillerie, toute la nuit. Les «fédéraux» doivent ensuite introduire un «régime de passeport» qui leur permet de contrôler les identités et de vérifier avec une attention particulière les maisons qui figurent sur leur liste noire. Seulement, «ils ne l'ont pas encore fait car ils n'ont pas assez d'hommes, explique Khassan, ancien agronome du kolkhoze de la région. L'armée n'a pas le droit de le faire, c'est du ressort des hommes du ministère de l'Intérieur, et, comme d'habitude, il ne règne pas une grande coopération entre eux», ajoute-t-il.
C'est de l'autre côté du pont sur la rivière Argoun, à Novye Atagui, que quatre docteurs de la Croix-Rouge avaient été sauvagement assassinés fin 1996. La plupart des organisations non gouvernementales avaient alors quitté la Tchétchénie. A l'hôpital de Starye Atagui, une des plus vieilles bâtisses de la ville qui s'étend tout en longueur, parallèlement au fleuve, on se souvient parfaitement des faits et on les regrette sincèrement. «Depuis, on n'a plus aucune aide et c'est bien normal, se lamente Khamzat, un chirurgien de 35 ans.