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Libération

AN 2000. Jérusalem, trois fois sainte, se passe de la Saint-Sylvestre. Timide célébration du siècle pour la capitale des religions.

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publié le 30 décembre 1999 à 2h14

Jérusalem de notre correspondant

Peu de bals ou de cotillons pour le réveillon dans la ville trois fois sainte, mais en revanche beaucoup d'encens et de recueillement. Tous les calendriers religieux se télescopent à Jérusalem au risque de provoquer un immense embouteillage spirituel. La Saint-Sylvestre correspond en effet pour les musulmans au dernier vendredi du mois de ramadan, et pour les juifs au shabbat, le jour de repos sacré. Aux centaines de milliers de chrétiens attendus à l'aube du troisième millénaire, s'ajouteront les 300 000 fidèles musulmans qui iront prier sur l'esplanade des mosquées. De quoi congestionner les venelles tortueuses de la vieille ville.

Malgré la foule, l'ambiance ne sera pas pour autant festive. Loin de là. «Nous prévoyons de servir le repas habituel», explique-t-on au Hilton. Pas de champagne coulant à flots, pas de débauche de nourriture. Pas davantage de musique. La directrice du service clientèle, Dalilah Dagmi, invoque «les limitations du vendredi soir». En clair, le palace, l'un des plus grands de la ville, est tenu de respecter les règles du shabbat. Jusqu'au samedi soir, ses employés ne peuvent actionner aucun appareil électrique, électrophone et machine à café compris. Il n'y aura pas davantage de sapin de Noël. «Mais si le client en fait la demande, nous pouvons lui en fournir un dans sa chambre.»

Le grand rabbinat menaçait au départ de mettre à l'index tout établissement pris en flagrant délit de réjouissance au motif que la fête es