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Libération

La police israélienne en eaux troubles. Des officiers supérieurs accusés de divulgation de secrets d'enquête.

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publié le 30 décembre 1999 à 2h13

Jérusalem, de notre correspondant

Pas moins de douze officiers supérieurs de la police israélienne se retrouvent impliqués dans un scandale que le parquet juge «sans précédent». Ils sont soupçonnés de divulgation des secrets d'une enquête ou même d'entrave à la justice. A compter d'aujourd'hui, deux d'entre eux, Yair Yitzhaki, le commandant pour la ville de Jérusalem, et Yaakov Raz, le chef de la garde civile, sont mis à pied, officiellement à leur demande.

Tous ont été approchés par Ofer Nimrodi, le patron de Ma'ariv, le deuxième quotidien du pays. Incarcéré depuis le 23 novembre, le magnat de la presse est sous le coup de huit chefs d'inculpation dont une tentative de meurtre. Pour échapper à la prison, il n'a pas hésité à suborner des témoins et faire jouer ses puissants relais au sein de l'appareil d'Etat. Le scandale éclabousse même le Premier ministre Ehud Barak.

En 1998, Ofer Nimrodi avait été condamné à huit mois d'emprisonnement pour écoutes illégales. Il faisait espionner ses concurrents et même sa propre rédaction. La justice l'accuse aujourd'hui d'avoir voulu éliminer l'un des principaux témoins à charge de l'époque, un ancien homme de main, Ya'acov Tzur. Il envisageait de l'attirer en Indonésie ou en Thaïlande, puis de le faire assassiner ou de dissimuler de la drogue dans ses affaires et ensuite de le dénoncer aux autorités locales.

Les policiers israéliens se sont vite aperçus que leur homme suivait pas à pas l'avancement du dossier. «Dès le début, il était au co